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Témoignages des soeursLes Soeurs de Notre-Dame du Calvaire témoignent de leur expérience de vie !

Les soeurs de Notre-Dame du Calvaire dévoilent et partagent leur témoignage de vie. Que faisaient-elles avant de devenir religieuse ? Comment s’est passé l’appel de Dieu dans leur vie ? Comment leur vie a-t-elle changé avec leur consécration au Christ ? Qu’est ce qu’elles aiment particulièrement dans leur mission et dans cette vie donnée à Dieu ?

Soeur Jean-Agnès M.

Avant de devenir religieuse…

Je suis née juste avant la deuxième guerre mondiale. A leur grand désespoir (et encore plus au mien !) mes parents n’ont pas pu avoir d’autres enfants. 

Au cours de mes premières années, j’ai connu l’exode et les fréquentes descentes à la cave en raison des bombardements. 

J’avais été baptisée, mais ma famille n’était pas pratiquante. Pour que je reçoive une « bonne éducation », ils m’avaient inscrite au Collège Notre-Dame, à Bourg-la-Reine, tenu par les Sœurs de Notre-Dame du Calvaire. 

Et c’est là que j’ai commencé à entendre parler de Dieu et à découvrir la prière et la personne de Jésus Christ. J’étais très touchée par le témoignage des sœurs, leur joie, leur sens de l’accueil, leur esprit fraternel et, dès l’âge de 12 ou 13 ans, je portais en secret dans mon cœur le désir d’être comme elles… Mais il n’était surtout pas question d’en parler à la maison.

Après le baccalauréat et une licence de Lettres, à la Sorbonne, j’ai commencé à enseigner… à Notre-Dame de Bourg-la-Reine… au grand dam surtout de ma mère…

J’étais alors engagée à la Croix-Rouge, à la paroisse, dans l’animation de colonies de vacances… Je cherchais de plus en plus à approfondir ma foi, à en vivre et à me mettre au service des autres, à mieux connaître aussi la spiritualité et le charisme de la Congrégation ; mon désir de devenir religieuse était de plus en plus fort… mais les années passaient, j’habitais toujours chez mes parents et il m’était impossible de leur en parler. Ma mère ne comprenait pas pourquoi, à mon âge, je ne sortais pas plus souvent, pourquoi je ne cherchais pas à me marier.

 

Comment je suis devenue religieuse ?

Je sentais l’urgence de prendre une décision. A 28 ans, après avoir pris conseil et avoir longuement discerné, j’ai décidé de partir de la maison sans rien dire. Ce n’est qu’une fois arrivée à Gramat que j’ai informé mes parents. Moment douloureux pour eux comme pour moi… mais avec, au fond de mon cœur, la certitude que c’est là que le Seigneur m’appelait. Ma mère, jusqu’à son dernier jour, n’a jamais accepté ; mon père (une fois qu’il a eu compris que là était mon bonheur), a été extraordinaire, venant me voir de Paris, presque chaque mois, pendant le noviciat. Et il est resté très proche de la congrégation jusqu’à la fin de sa vie.

Pendant les 6 mois de Postulat et les 2 années de Noviciat, où l’activité que j’avais connue me manquait sans doute un peu, j’ai fait une véritable expérience de Dieu qui a profondément marqué toute mon existence et orienté ma vie de prière.

 

Ce que je fais et ce que j’aime dans ma vie religieuse ?

Après mes premiers vœux, en 1967, j’ai été envoyée… à  Notre-Dame de Bourg-la-Reine, comme professeur, puis directrice jusqu’en 1988. Ce fut pour moi un temps très riche, où j’ai pu expérimenter et vivre vraiment ce que j’avais ressenti « de l’autre côté de la barrière » : joie, accueil, service, esprit de famille, vie en communauté… 

J’ai été ensuite appelée à des services généraux de la Congrégation, ce qui m’a donné l’occasion de connaître les sœurs de chacune de nos provinces, de vivre une profonde fraternité, retrouvant partout la même simplicité et le même esprit calvarien. Malgré les difficultés inévitables, toutes ces années ont été pour moi des années de grâce, d’ouverture, de communion fraternelle.

En 2012, j’ai été envoyée pendant 5 ans au Vietnam, puis 2 ans à notre communauté de Toulouse. De nouvelles expériences, toutes très différentes et enrichissantes.

Je crois que ce qui m’a soutenu le plus et aidé dans ma vie, moi, la « fille unique » qui ai toujours difficilement accepté cette situation, c’est la vie fraternelle en communauté

Et me voici de retour à Gramat, à la Maison-Mère. Bien sûr, l’âge est là, mais je me sens encore pleine de dynamisme et d’enthousiasme, ouverte à ce monde en changement et pleine d’espérance pour l’avenir. 

 

Un dernier mot ?

Je rends grâce au Seigneur pour le don de son Amour, pour cette aventure vécue souvent avec maladresse, mais toujours dans la joie des Béatitudes. Je rends grâce  pour la congrégation, pour toutes les sœurs, pour la Famille Calvarienne.

Sœur Eloisa M.

Comment était votre vie avant de devenir religieuse ?

Je m’appelle sr Eloisa, je suis brésilienne d’origine japonaise.

Mon père et ma mère étaient du Japon, ils se sont rencontrés et se sont mariés au Brésil. Mes deux sœurs, mes huit frères et moi avons été élevés à la campagne, avec une vie pas très facile mais néanmoins heureuse et pétillante. En famille nous n’avons manqué de rien: ni à manger ni d’amour et de respect. Mes parents étaient de tradition bouddhiste, et nous avons grandi « enveloppés » par cette manière de prier et de croire… à l’âge adulte, nous étions libres de choisir la religion que nous désirions suivre… Etant le onzième enfant de la famille, j’ai vu mes sœurs et mes frères se marier ou quitter la maison familiale pour  trouver leur chemin personnel…

De mon côté, j’ai commencé mon chemin personnel en rentrant à la maison de formation des Sœurs de ND du Calvaire à Pouso Alegre au Brésil…

Comment êtes-vous devenue religieuse ?

Mais avant cela, j’étais « tombée amoureuse » de la vie en communauté paroissiale.  J’accompagnais mes amies qui étaient très croyantes… j’aimais être avec elles, donc je les suivais partout, surtout à l’église… j’ai pris  goût  à cette manière de vivre en église et de faire partie d’une communauté… j’ai demandé donc à faire la Première Communion et la Confirmation.  Puis on m’a demandé d’être catéchiste de jeunes pour les préparer au sacrement de la Confirmation… C’est dans ce chemin d’accompagnement des jeunes que j’ai rencontré les Sœurs calvariennes… et une question m’est apparue : pourquoi pas moi aussi ??

C’est ainsi que j’ai pris la décision de  quitter la maison « maternelle » et de commencer mon cheminement dans la Congrégation des Sœurs de Notre Dame du Calvaire… Mon père était heureux de ma décision (il ne savait pas du tout de quoi il s’agissait, mais il « savait » que c’était une bonne chose et pour lui, cela a suffi… !) Ma mère quant à elle était carrément contre ! Même si elle était une femme libérale et si elle avait l’habitude de nous dire que les enfants sont comme des oiseaux, une fois que les ailes sont prêtes, c’est l’heure de s’envoler, de quitter le nid familial, elle désirait me voir mariée avec un homme de bien, travailleur, avoir des enfants et une maison où elle  aurait pu venir et rester avec moi quelque temps… j’ai dû lui dire que c’étaient ses rêves et pas les miens ! Elle a finalement été d’accord pour que je fasse une première expérience, (en soulignant que j’avais une maison où rentrer au cas où j’en avais besoin !), et elle a toujours été gentille avec les Sœurs qui venaient me chercher ou me rendre visite à la maison… A la fin de sa vie, elle a tout de même dit que parmi ses enfants, j’avais fait le meilleur choix…

Qu’est-ce que vous faites comme religieuse ?

Après les vœux temporaires en 1998, j’ai été envoyée en mission aux Philippines ;  j’y suis restée 16 ans… en septembre 2015, une autre mission à Gramat, en France… 

Aux Philippines en 1999 c’était la fondation de la Congrégation en Asie, et j’étais chargée de suivre les dossiers légaux et les projets qui sont nés pour concrétiser la mission calvarienne : le projet de nourriture, la bourse d’études et l’école maternelle à Payatas.

En 2012, j’étais nommée Econome générale, ce mandat a été renouvelé  au Chapitre Général 2018, jusqu’à 2024… 

Je fais partie de l’EAG (Equipe d’Animation Générale, composée par la Supérieure Générale, les Conseillères de l’Amérique Latine, d’Afrique, d’Europe et d’Asie) et l’Ecocal Général (Equipe d’Economie Calvarienne, composée par les économes de tous les Provinces et Groupe NDC). 

Je suis responsable des archives générales de la Congrégation à Gramat dès 2016… je continue le travail aux archives en priorisant la numérisation pour faciliter le partage de ce patrimoine archivé.      

Ce que vous aimez dans cette vie ?

« Pour suivre le Christ, il est essentiel d’avoir fait une expérience de Dieu !! » Et je cherchais cette « expérience de Dieu » partout! La vie en communauté, une expérience de Dieu: « Voyez comme elles s’aiment! »…imparfaites, mais parfaites dans l’Amour de Dieu qui nous appelle à être ensemble! Pour moi, peu m’importe là où j’habite, quelle langue je parle, quelle nourriture je mange, comment je prie… le plus important c’est que je suis toujours en COMMUNAUTE des Sœurs, je suis calvarienne là où je suis !

J’ai eu la chance d’apprendre diverses langues… je garde toujours ce que saint Charles de Foucauld disait : « Connaître la langue d’une peuple, c’est avoir la clé de leur cœur »… Ainsi, la langue est devenue pour moi surtout un outil pour dire l’amour de Dieu, exprimer le désir d’être proche de l’autre, de vivre la solidarité dans un respect absolu de l’autre… et ainsi, construire partout des relations fraternelles et ensemble un monde meilleur… il faut y croire !

Ces années de mission vécues dans ces différents pays, cultures et langues, avec des histoires uniques, des partages riches, de croissance dans la vie de foi…  étaient des grâces ! Et cela n’a pas de fin !

Un dernier mot ?

– J’exprime ma profonde gratitude à toutes les personnes que j’ai rencontrées et qui m’ont aidée à grandir dans la foi, dans l’engagement pour la vie, et tout particulièrement aux sœurs de la Congrégation et à la Famille calvarienne…

– « Tout vaut la peine si l’âme n’est pas petite », (Tudo vale a pena se a alma não é pequena) une traduction maladroite d’un écrivain portugais, Fernando Pessoa… pour exprimer la valeur de la vie vécue en plénitude, sans médiocrité ! 

Merci beaucoup ! Obrigada ! Thank you ! Gracias ! Arigatou gosaimassu ! 

Sœur Catherine de M.

Comment était votre vie avant de devenir religieuse ?

Issue d’une famille nombreuse (9 enfants) catho pratiquante j’ai toujours baignée dans une piété de vie : intelligente et critique, joyeuse et bucolique (la nature était notre temple!)… En famille nous allions à la messe tous les dimanches et pour moi c’était une heureuse rencontre avec le peuple de Dieu et j’aimais chanter et prier ensemble. Nous faisions aussi la prière tous les soirs en famille et j’attendais ce moment avec joie où notre chambre devenait un oratoire. J’aimais ces moments vrais « mystiques » emprunts d’émotion de fantaisie et de vérité. Le mercredi après l’école , j’allais au catéchisme, et un jour un copain de ma classe en se moquant de moi  m’explique que Dieu n’existe pas… Impossible de le convaincre et j’étais surtout malheureuse pour lui…pour Dieu et le soir j’ai longtemps pleuré de cette découverte de « l’incroyance » ! et je me promettais de ne pas laisser Dieu tout seul ? de lutter « contre les infidèles » Je crois que ma vocation était en germe dans mon enfance par ma foi confrontée à l’athéisme?! Ma vie d’adolescente continue en famille , à la campagne avec ce bonheur simple, bouleversé à l’âge de 11 ans par la mort de mon frère Joseph à l’âge de 18 ans après une opération.  Deux ans après ce fut ma soeur Thérèse 17 ans qui mourait après un accident de voiture (Le conducteur n’ayant pas respecté le stop)…cette épreuve et ce deuil ne m’ont pas révoltée, contrairement à certains membres de ma famille  Pour moi : la peine et la souffrance de mes parents, pourtant dignes et discrets, furent un appel à connaître de l’intérieur la compassion …je souffrais de ne pas savoir les consoler … Mais pour moi Dieu était présent dans mon émotion douloureuse … Et Il me consolait. Plus tard, après le Bac , je rejoins un de mes frères en Angleterre pour des études de langues…Une année de questions et de solitude: malgré les attentions de mon frère, la famille me manque….et je ne sais plus ce que je veux? De retour en France, je demande à faire des études d’art?… à mon grand étonnement, mes parents acceptent! A l’école des  Beaux Arts : J’étais confrontée à l’athéisme, je perdais mes repères pourtant je réussissais mes études et j’étais amoureuse mais ma vie n’avait plus de sens … j’étais malheureuse et je refusais tout … Mal-être et période de dépression : où était mon Dieu? Je L’appelais au secours et dans ma nuit, je me refusais la supplique de Charles de Foucauld : « mon Dieu, si vous existez, faites que je vous rencontre »… Bientôt des rencontres exceptionnelles furent mes signes, mes appels : une jeune religieuse étudiante, qui m’entraîna dans un groupe de jeunes en recherche … la Maman de ma meilleure amie, qui m’a prise en affection et à qui je confiais mon désarroi. Je l’accompagnais parfois à la messe et un soir, elle m’affirme avec sérieux et confiance que Dieu m’appelle !!!  c’est comme si la porte de ma prison interieure se déverrouillait ! un grand coup d’air et de soleil…et elle fut mon accompagnatrice spirituelle tout au long de mon année!: Une Laïc, Mère de famille …Quelle grâce ! Cette même année, je découvrais la souffrance et la mort auprès de ma grand mère hospitalisée …nouveau choc intérieur qui me fait prendre la décision de faire des études d’infirmière avec ce projet secret : donner ma vie à Dieu au service des malades ? Changement d’orientation! …Je décide de travailler l’été pour payer mes études ….et quand j’en parle à mes parents . à ma grande surprise: ils me font confiance et acceptent ma décision ! Merci mon Dieu!

Comment êtes-vous devenue religieuse ?

Pendant ces trois ans d’études d’infirmière je sens que Dieu me tient par la main et m’aide à surmonter toutes mes difficultés… mes questions , et qu’Il m’apprend la patience pour savoir quelle est ma vocation? Et dans quelle Congrégation je suis appelée ?? et c’est alors que je rencontre dans mes stages hospitaliers les Soeurs de Notre Dame du Calvaire, de Gramat…Découverte en profondeur!… « On sympathise, on s’apprivoise, on se fréquente! » …il n’y a plus qu’à se décider. Après mon diplôme, je travaille dans une clinique où elles sont et je partage  de plus en plus leur prière, leur réflexion, leur vie. J’apprécie leur humilité, leur joie, leur sens de l’accueil, de la fraternité, de la prière à partir de la réalité… Je sens que ma place est là dans le service de ceux qui souffrent, la communion et le partage dans la simplicité et une spiritualité qui met la Contemplation dans l’Action…Tout s’éclaire !

Je fais part de mon projet en famille…  ce qui provoque des divisions : Papa est fier, Maman n’y croit pas, elle pense que j’ai été manipulée, elle en est très malheureuse. Mes frères et soeurs sont surpris mais conciliants et me questionnent beaucoup…  Un an après je frappe à la porte de Gramat et m’embarque pour la Grande Aventure …

Qu’est ce que vous faites comme religieuse ?

Aujourd’hui , je suis en communauté à Toulouse , nous sommes six soeurs , trois françaises, deux vietnamiennes et une ivoirienne .
Notre vie de communauté et de prière nous soutient et nous sommes divertissement engagées en Église.

Pour ma part, je me sens à ma place dans plusieurs associations.

D’abord : « Issia Pourquoi Pas » qui existe depuis 23 ans qui a pour but d’aider des populations défavorisées en organisant des camps de 3 semaines à un mois en priorité pour des jeunes, par un soutien scolaire et médical et un échange culturel en partenariat avec les personnes que nous aidons. C’est toujours pour moi une expérience de dépouillement, d’humilité et d’entraide qui me touche, très riche de rencontre de fraternité et de découverte… A Toulouse nous nous retrouvons régulièrement à la communauté pour préparer nos missions et là encore , l’amitié, l’engagement et le dynamisme des laïcs nous font du bien .
Je participe aussi avec une autre soeur de ma communauté aux rencontres régulières de »Foi et Lumière » association qui permet à des personnes trisomiques ou porteuses d’un handicap de vivre une journée de fraternité…beaucoup de joie de tendresse et d’humour au cours des jeux , des danses , du repas partagé. Nous sommes accueillis chaleureusement dans une paroisse et à la célébration de l’Eucharistie toujours festive nous accueillons aussi avec simplicité et enthousiasme, des amis et des paroissiens …pour certains d’entre nous ce sont les seuls moments de rencontres amicales et pour ma part je reviens toujours émerveillée émue et joyeusement fatiguée …mais toujours avec l’envie d’en faire plus… (cela fait 20 ans que j’y suis!) tellement je me sens happée par leur désir de rencontre et leur joie de vivre malgré leur handicap et la solitude pour certains.

Ce que vous aimez dans cette vie ?

En communauté , l’accueil est une de nos priorités et avec les laïcs engagés dans notre famille calvarienne, là encore les liens d’amitié et les rencontres de prière communautaires, de partage et de service en paroisse, en aumônerie ou en Ehpad me confirment dans ma vocation calvarienne : Marie se tenait debout près de la croix avec Jean le disciple bien-aimé et d’autres femmes …

Un dernier mot ?

Pour moi cette solidarité silencieuse, en église, dans cette « douloureuse joie » est le gage de la vérité de ma réponse à l’appel de Jésus : « viens , suis moi » qu’il me faut toujours renouveler au grès des circonstances et des rencontres…et avec Saint Paul : « Je vis dans la foi au fils de Dieu qui m’a aimée et s’est livrée pour moi.

Je suis toujours dans la Barque quelquefois secouée par vents et marées mais je sais que le gouvernail est bien tenu par « un Autre » …que le Cap reste l’horizon du Ciel où nous jeterons l’Ancre à la fin du voyage…pas pour demain!..

Soeur Jeanne d'Arc A.

Je m’appelle soeur Jeanne d’Arc Akodia. 

Je suis née le 2 janvier 1971 à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire,  d’une famille chrétienne de dix enfants dont je suis la septième !.

 

Comment était votre vie avant de devenir religieuse ?

Enfant, en classe de CE1, j’ai demandé à mes parents de fréquenter une école religieuse, mais eux préféraient que j’aille à l’école du quartier dont ils avaient participé à la construction. C’était ma vision d’enfant. Puis en classe de 3e, j’ai ressenti encore plus fort ce désir de fréquenter une école catholique, mais ne sachant pas vraiment pourquoi, et c’est ce qu’ils m’ont finalement permis de faire. 

Ensuite, je me suis orientée vers une formation professionnelle pour devenir aide-soignante dont j’ai choisi le volet social. J’ai enseigné la petite enfance et travaillé dans les centres de formation pour femmes en Afrique.

 

Comment êtes-vous devenue religieuse ?

Dans les années 90, une amie me fait savoir qu’une famille religieuse vient d’ouvrir ses portes et nous participons pendant nos congés à la rencontre qu’organise cette communauté. Suite à cela, les religieuses nous proposent de les rejoindre, et l’une comme l’autre nous acceptons ! Nous voilà parties pour une période de formation. 

Mais après quelques années passées avec cette congrégation, je souhaitais vivre quelque chose de plus profond. Je m’en suis confiée à mon accompagnateur spirituel, qui m’a encouragée à poursuivre jusqu’aux vœux perpétuels. Et c’est ce que j’ai fait. Mais plus les années passaient et plus cela devenait difficile. Alors, j’ai demandé à quitter la communauté. 

En attendant la réponse à ma demande, je suis restée vivre dans une des communautés comme directrice du centre de formation. Une fois la réponse reçue, mon accompagnateur spirituel m’a demande de faire une retraite pour mieux comprendre la situation et j’ai obéi à sa proposition . Ce fut pour moi un temps de discernement très éclairant ! 

C’est à la fin d’une cérémonie que j’ai rencontré la sœur Simone-Sophie de Notre-Dame du Calvaire. Elle m’a dit qu’il était possible de postuler dans cette congrégation. Il faut dire que j’ai fait une vraie « traversée du désert » durant toutes ces années ! Mais le Seigneur était à mes côtés. Je me suis abandonnée entre ses mains par la fidélité aux oraisons, par la méditation et la contemplation des icônes du Calvaire. Car je voulais vraiment me plonger dans cette spiritualité et Dieu m’a fait la grâce de pouvoir y  entrer. 

La phrase qui m’a le plus soutenue pendant cette période est en Mt 7,21 : «  Bâtir sur le ROC ». J’ai bâti sur lui ma nouvelle vie religieuse, je me suis laissée guérir de plusieurs blessures et je me suis laissée purifiée. 

 

Ce que vous aimez dans cette vie ? 

Je rends gloire au Seigneur pour le don de ma personne à sa mission et pour cette famille religieuse. J’ai cette joie qu’il me donne au quotidien pour le découvrir, l’attention de vivre avec mes sœurs et les personnes dans ma mission.

Je remercie les sœurs de Notre-Dame du Calvaire qui m’ont acceptée dans cette famille religieuse riche et profonde en spiritualité. J’aime ce charisme qui est de donner la « vie », par la tendresse, l’écoute, la proximité.

Qu’est-ce que vous faites comme religieuse ?

Comme religieuse, j’avais été enseignante et directrice d’écoles. A Notre-Dame du Calvaire, j’ai été économe de communauté et j’ai dirigé le centre de formation de Soubré en Côte d’Ivoire. 

En juillet 2023, j’ai reçu la mission de travailler aux archives générales de la Congrégation à Gramat, notre maison Mère. 

 

Un dernier mot ?

Le nom Notre-Dame du Calvaire effraie de nombreuses personnes et jeunes filles ! Mais il s’agit avec Dieu de faire une expérience avant d’en juger. Marie, Notre-Dame du Calvaire, traverse avec nous le chemin comme elle l’a fait avec son fils. 

« Marche avec nous Marie sur le chemin de foi »!

 

Sœur Tuoi

Comment était votre vie avant de devenir religieuse ?

Je suis née et j’ai grandi dans une famille chrétienne catholique pratiquante et j’ai reçu une éducation chrétienne assez tôt. De mon père, j’ai reçu l’exemple d’un homme très engagé dans les affaires de la paroisse. J’ai surtout reçu la foi de ma mère, une femme très fervente. Quand j’étais petite, je suis allée à l’église avec elle pratiquement tous les jours soit pour la messe, soit pour une prière (louange, chapelet, adoration, chemin de croix…). Je voulais devenir une religieuse quand j’avais 12 ans. Tout simplement, parce que j’aime beaucoup l’habit des sœurs et que les sœurs sont bien aimées, sont bien respectées de tout le monde. Surtout elles ont une bonne place préservée dans l’église. Elles viennent tôt ou tard mais elles ont toujours une bonne place. Tandis que combien de fois j’étais debout ou par terre au fond de l’église. J’étais petite, je n’ai rien vu. 

Comment êtes-vous devenue religieuse ?

Je me rappelle très bien, quand j’étais au deuxième année de lycée (j’avais 17 ans), un soir pendant la veillée de prière pour les vocations organisée à la paroisse,  j’ai été touchée par la parole de Dieu dans le livre d’Isaïe (43, 1- 4) que nous avons méditée ce soir-là: « Ne crains pas car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi, tu compte beaucoup à mes yeux, tu as du prix et moi je t’aime. Ne crains pas car je suis avec toi ». Ces paroles m’ont donnée une immense joie, une joie paisible intérieure, une joie profonde. J’ai ressenti qu’Il m’attendait dans la vie consacrée. Cette foie-ci je voulais devenir une religieuse ce n’était pas à cause de l’habit ou du respect des hommes ou bien une bonne place dans l’église mais j’ai vraiment ressenti d’être appelée, d’être aimée par Dieu et je voulais répondre  à son amour, un amour immense et inconditionnel. 

Pourquoi je suis rentrée dans cette congrégation, en France? C’était mon accompagnateur (un prêtre jésuite), qui connaissait une sœur vietnamienne de cette congrégation (Sr Marie Cécile Le Thi Bach), le Père m’a conseillé d’aller la voir. Je suis allée la voir à la communauté au Viet Nam. Elle était avec deux autres sœurs : Sœur Jeuni, Supérieure Général à l’époque et sœur Françoise Marie. Je leur ai raconté mes recherches et elles m’ont donné un petit dépliant « Sœurs de Notre-Dame du Calvaire » et un petit livre la vie P. Bonhomme (traduit en vietnamien) Je les ai lus, et j’ai découvert que la spiritualité et le charisme calvairiens correspondaient à ce que je cherchais :

« A la suite de Jésus les Sœurs Notre Dame du Calvaire sont invitées à puiser la force dans : la Parole de Dieu, l’Eucharistie, la prière quotidienne, une vie fraternelle vécue dans un esprit de famille, la joie, la simplicité, l’accueil, le partage, le pardon et le service vers les plus pauvres, les exclus pour révéler au monde la tendresse de Dieu ».

Qu’est-ce que vous faites comme religieuse ?

J’essaie de vivre la spiritualité de la famille des Sœurs de Notre Dame du Calvaire, « présence maternelle au cœur du monde pour révéler au monde la tendresse de Dieu », dans ma mission auprès des personnes âgées et malades, comme aide- soignante. A chaque jour, j’ai la joie de leur apporter d’abord une présence, une relation de personne à personne, une relation d’amitié profonde et vraie. Chacun est unique, important, précieux, digne d’amour et de respect. J’ai surtout la joie de partager les joies et les peines avec elles et de leur apporter les soins de qualités.

Ce que vous aimez dans cette vie ?

Cela fait maintenant 11 ans que je suis Sœur de Notre Dame du Calvaire. Et je n’ai jamais douté ni jamais regretté d’avoir choisi cette vie malgré les difficultés. La joie fondamentale de ma vie religieuse c’est la confiance en Dieu, l’amour pour Lui et le fait de dire « oui » à son appel. Cette joie, je la retrouve surtout dans la prière personnelle chaque jour avec Dieu et dans ses Paroles.

Je n’oublierai jamais le jour où j’ai quitté mon pays, c’était la première fois que j’ai pris l’avion, j’étais toute seule, je ne connaissais que quelques mots français (bonjour, merci). Arrivée à  l’aéroport Charles-de-Gaulle, c’était trop grand pour moi, en descendant de l’avion je ne savais pas par où je devais y aller. J’ai vu le mot « sortie » mais je n’ai pas compris ce que ça voulait dire « sortie ». J’ai eu peur mais cette Parole de Dieu : « Ne crains pas car je suis avec toi » me revenait et me consolait. Tout de suite j’ai vu une vietnamienne, c’était elle qui m’a indiqué le lieu pour trouver les bagages et le chemin pour sortir. Une fois bien arrivée, la vie à l’étranger commençait avec beaucoup de difficultés : la famille, les amis me manquaient, le français était difficile à appendre… J’ai bien pleuré quelques fois.

La vie commune, nous avons nos limites mais je peux témoigner que je trouve une joie dans la vie fraternelle, dans la vie de famille très forte qui se vit tous les jours, la joie de partager nos joies et nos peines. Les incompréhensions, tensions et parfois conflits sont là pour nous rappeler que Dieu nous a appelées et nous a aimées telles que nous sommes et Il nous invite à grandir dans l’amour

Un dernier mot ?

La Parole de Dieu: «Ne crains pas car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi, tu compte beaucoup à mes yeux, tu as du prix et moi je t’aime. Ne crains pas car je suis avec toi » habite toujours en moi. Elle me guide et me soutient. Je suis sûre de son amour et je Lui fais confiance. Le fait de L’aimer et d’avoir une confiance totale en Lui m’amenait à prendre la décision d’entrer dans cette congrégation, en France, un pays lointain et inconnu pour moi. Aujourd’hui en relisant mon cheminement, je vois bien la présence de Dieu dans ma vie, Il m’accompagne toujours à travers ses Paroles, à travers les autres. Il me parle dans les événements, c’est une vérité que j’ai expérimentée bien des fois dans ma vie. 

Sœur Marie-Ka T.

Comment était votre vie avant de devenir religieuse ?

Je suis vietnamienne. Avant de devenir religieuse, ma vie était semblable à celle de tant d’autres jeunes filles des hauts plateaux du Vietnam. Une vie pleine de désirs et de rêves : avoir un bon travail, fonder une belle famille, et partager de bons moments avec des amis, etc…
Mes rêves ont changé quand j’ai rencontré Sœur Marie-Cécile et Sœur Eloise qui sont venues dans ma paroisse au Vietnam pour présenter la Congrégation des Sœurs de Notre Dame du Calvaire.
Suivre le Christ était pour ces sœurs une grande joie, une joie telle que cela se voyait sur leur visage. Et ceci m’a beaucoup touchée.
Après la rencontre avec ces deux sœurs, j’ai souvent repensé à leur témoignage et à leur joie, et petit à petit a grandi en moi le désir de mieux connaître leur congrégation.

Comment êtes-vous devenue religieuse ?

J’ai décidé de faire une retraite de 8 jours, avec l’aide d’un accompagnateur pour y voir plus clair. C’est après cette expérience que j’ai décidé d’entrer chez les sœurs pour suivre le Christ comme elles et pour cela il m’a fallu faire comme Abraham : quitter mon pays des Hauts Plateaux pour venir en France
afin de commencer ma formation religieuse.
Cette étape n’a pas été facile : C’était un choc culturel et la barrière de la langue m’a souvent isolée. Au début, j’ai connu de grands moments de solitude, de doute et de découragement… qui m’ont fait souffrir, mais qui m’ont aussi permis d’éprouver l’appel de Dieu.
C’est dans ces moments-là que j’ai commencé à faire l’expérience de la fraternité, car les sœurs m’ont beaucoup soutenue, et mon choix d’être religieuse au sein de la communauté des sœurs de Notre-Dame du Calvaire aujourd’hui encore se vérifie et se fortifie dans le temps au moyen des événements, des peines et des joies. Suivre le Christ est devenu pour moi plus fort que tout.

Qu’est ce que vous faites comme religieuse ?

Aujourd’hui j’ai la chance d’appartenir à une congrégation interculturelle et intergénérationnelle.

  • Je me forme. Ma formation en France est un défi pour moi parce que je viens d’un pays où
    la Foi est jeune et vivante pour découvrir ici un pays où la foi est un peu « endormie ». C’est un défi, mais c’est aussi une richesse parce que je découvre un beau patrimoine spirituel et une grande expérience de la vie religieuse de l’Eglise.
  • Je me donne, en assurant les missions que la Congrégation me confie, à l’intérieur comme à l’extérieur de la communauté.
    • en assurant un rôle de conseil comme membre de l’Équipe d’Animation Provinciale de la congrégation ; (ajouter une phrase d’explication sur la mission de cette équipe)
    • en assurant l’animation spirituelle auprès des jeunes scouts de France. il y a les jeunes, il y a leurs responsables, les aumôniers etc… Cette diversité, le chemin personnel et la quête de sens de chacun élargissent mon regard et mon cœur. Collaborer avec d’autres au service des jeunes permet de goûter aux joies de la complémentarité.
    • en tant qu’aide à domicile, salariée dans l’association ASA, auprès des aînées. J’aime nos aînés. Depuis que j’ai accueilli ce travail comme une mission confiée par Dieu, je trouve la force, la paix et la joie de tenir au quotidien.

Ce que vous aimez dans cette vie ?

Au-delà des difficultés, et des confrontations passagères, je trouve la joie de vivre en communion avec mes sœurs. Elles m’aident à avancer sur le chemin à la suite de Jésus Christ, parce que c’est lui qui nous a choisies dans la diversité.

En France, je découvre la joie de pouvoir dire « je » et de m’exprimer librement. Dans ce parcours de formation, je me suis senti respecté et cela m’a fait grandir.

Je suis reconnaissante à mes sœurs de m’avoir donné les moyens d’une formation de base intégrale, humaine, intellectuelle, et spirituelle.

Enfin, ma vocation et mes diverses missions me font découvrir la joie du DON. « Le cœur se gagne
par le cœur », comme l’affirme notre fondateur le père Pierre Bonhomme. J’aime servir les aînés et les jeunes : je fais de belles rencontres et ce sont des moments pour témoigner de ma vocation religieuse comme Sœurs de Notre Dame du Calvaire. Je reçois aussi beaucoup d’eux. J’ose être une présence humble, simple et souriante. Je reçois toutes ces missions comme un signe de confiance, ce qui m’aide à grandir.

Un dernier mot ?

Comment ne pas louer le Seigneur ? Que le Seigneur me garde dans sa fidélité et sa grâce !
Que je vive toujours dans la joie des Béatitudes comme nous y invite notre fondateur.

Sœur Marie Ka Thuyen

Soeur Marie-Cécile L.

Avant de devenir religieuse…

Je travaillais dans un cabinet d’expert comptable, à Toulouse, et je venais d’être admise à la première partie pour être inspecteur d’impôts. Je devais aller à Paris passer l’oral. Mais le Seigneur avait d’autres projets, d’autres plans pour moi. Le prêtre qui m’accompagnait dans mon cheminement de foi m’a posé la question qui a fait basculer ma vie : « Ne croyez-vous pas que vous êtes appelée à être religieuse ? ». Cela m’a renvoyée à l’âge de mes 10 ans au moment où j’ai reçu le Baptême et la 1ère communion au Vietnam.  Cela avait été une expérience forte de la Présence du Seigneur et de son Amour. J’avais senti cet appel à donner toute ma vie au Seigneur pour témoigner de son Amour, comme ma marraine qui était religieuse bénédictine.

Comment je suis devenue religieuse ? 

Après cette interpellation, j’ai fait une retraite de discernement sur ma vocation.L’appel du Seigneur pour la vie religieuse apostolique s’est confirmé, j’ai fait part de mon choix à mes parents, mes frères et sœurs, mes amis..et sur les conseils de quelques personnes, j’ai  rencontré différentes sœurs de différentes congrégations…l’une d’entre elles m’a particulièrement  touchée par la joie et la simplicité qui rayonnait d’elle s..c’est ainsi que j’ai rencontré les sœurs de Notre-Dame du Calvaire dont la spiritualité rejoint ce qui m’a déjà nourrie dans mon cheminement de foi. En 1975, suite à  l’invasion des communistes dans tout le Sud du Vietnam, j’étais à Toulouse pour mes études, et  j’ai perdu le contact avec ma famille pendant 2 mois. J’ai alors fait l’expérience d’un grand désarroi : je ne pourrais plus revenir dans mon pays, peut-être mes parents et frères sœurs étaient ils morts… Dans cette épreuve de séparation, j’ai à nouveau fait l’expérience de la Présence du Christ au cœur même de ce vide, de cette nuit : je n’étais pas seule à le traverser ! J’ai donc choisi de rentrer chez les sœurs de Notre-Dame du Calvaire pour devenir religieuse.

Qu’est ce que je fais comme religieuse ? 

Après une première formation spirituelle et théologique, j’ai été  envoyée comme professeur de Géographie au Collège et d’Économie au lycée de l’Institut Notre-Dame de Bourg la Reine. J’ai participé  aussi à la catéchèse et la culture religieuse et à l’accompagnement de quelques groupes comme C.V.X., et des groupes de vietnamiens catholiques…Puis, j’ai accompagné des novices pendant 15 ans. Depuis 6 ans, je suis à la Maison Mère de la Congrégation, au Couvent de Gramat, responsable de l’animation spirituelle : je propose chaque mois, les Haltes spirituelle à la croisée de la Culture et de la Foi. Je continue à accompagner des équipes CVX, des groupes de partages bibliques, des groupes de prière et je participe à  l’accueil et à l’accompagnement personnel, humain et spirituel des personnes qui le  demandent. 

Qu’est ce que j’aime dans cette vie ?

J’aime cette école de liberté, qui m’a appris à reconnaître l’essentiel, Celui qui  donne sens à ma vie : le Christ dont l’amour m’accompagne dans tous mes choix, toutes mes  décisions, tous mes gestes et toutes mes paroles… J’ai beaucoup reçu de mes diverses missions au service de la croissance humaine et spirituelle des jeunes comme des novices, des personnes que j’accompagne. J’ai appris à devenir une sœur dans cette vie en communauté. Ici j’apprend à accueillir l’autre telle qu’elle est aimée par le Seigneur, comme sœur et amie, dans un même projet et nourrie à la même spiritualité. Cette vie m’invite à garder l’Espérance quand tout semble bouché… et à proclamer la Bonne Nouvelle : Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique pour le sauver !

Un dernier mot ?

 L’amour et la vie ont et auront toujours le dernier mot sur le mal et sur  la mort.

Soeur Dominique D.

Comment était ma vie avant de devenir religieuse…

Ma famille est de la campagne où le travail pour moi a commencé très tôt,  car chez nous tout le monde participe et je n’ai jamais entendu parler de vacances ! sauf pour dire qu’on ne va plus à l’école et qu’on participe aux travaux du moment suivant ses possibilités… Petite, on me confiait le troupeau de 21 vaches avec mon chien, et là j’avais MA vache en tête du troupeau et mon chien à la fin…on pouvait faire 1 km sans problème !

Sur le plan religieux, j’ai fait partie de la Croisade Eucharistique et j’en vivrai tous les échelons jusqu’à en devenir responsable diocésaine.

En 1940, c’est la séparation avec mes grands parents paternels pour vivre avec un cousin atteint d’un cancer et qui nous accueille dans sa propriété ; mes parents l’ont soigné avec beaucoup d’amour pendant plus d’un an.

A cette période, je deviens pensionnaire à Montauban pour poursuivre mes études et réaliser le rêve de mon père qui aurait voulu en faire mais n’avait pas pu. Mais à chaque vacance je reprends le travail à la vigne et à la terre,  sans calcul et avec joie ! Je retrouve à chaque fois aussi toute la bande de copains et voisins pour le même travail.

Mon Bac en poche,  je pars à Toulouse à la Dalbade poursuivre mes études et préparer un Concours qui m’envoyait dans un milieu anti-chrétien. J’essuie un échec à l’oral de ce concours à Paris et écris une lettre à Sr Marie-Henriette que je rencontrais à l’Association Catholique des étudiants et qui me propose d’aller à Cahors. C’est là que je fais la rencontre de Mère Marthe de Jésus; de  Sr Pierre-Marie et le Père Cavillon de Toulouse m’invite à représenter le concours ainsi qu’à une plus grande réflexion. Celle-ci me conduit à ne plus penser au Concours mais à  envisager la vie religieuse !

Ce que je ne savais pas c’est qu’avant ma naissance papa avait fait dire une Messe à Lisieux pour que leur premier enfant soit un garçon et qu’il soit prêtre : il me l’a dit après ma Première Profession avec sa joie de me voir religieuse ! Pour reprendre le lien avec Ste Thérèse de Lisieux, alors que sa châsse était à Montauban et que en classe de 4ème j’étais allée me confesser, le prêtre m’avait dit : “La sainteté, pourquoi pas vous et moi”, j’ai entendu : “ Religieuse, pourquoi pas vous ? ” et je m’étais dit à moi-même “sûrement pas !” 

Mais le Seigneur avait un autre plan !

 

Comment je suis devenue religieuse ?

Et c’est devant les ossements du Père Bonhomme que Mère Marie-Alfred m’a reçue dans la Congrégation en disant : ”C’est le Père Bonhomme qui accueille sa future fille ! ». C’était en 1954.

Après 4 d’études scientifiques à Toulouse tout en étant professeur, j’ai enseigné 1 an à Gramat, 8 ans à Cahors, dont 3  ans comme Directrice , 1 an à Bourg-la-Reine et j’ai passé ensuite 45 ans à Franconville comme professeur, dont 17 ans comme Directrice. Partout j’ai assuré la Catéchèse et développé le MEJ  pendant de nombreuses années.

Ce que j’ai aimé vivre dans ma vie religieuse…

A Franconville, j’ai particulièrement apprécié la  vie de communauté avec la prière en commun, le service plus particulièrement de ceux qui ont des difficultés de tout ordre…

Je n’ai jamais eu de vacances, mais après la retraite j’ai beaucoup apprécié le travail logistique avec Sr Marie-Thérèse à Gramat pour rendre la vie des pensionnaires ou des professeurs plus agréable.

J’ai beaucoup aimé…

– ma vie de professeur avec des jeunes au Lycée Professionnel qui ont des difficultés

ma vie de Directrice en lien avec le Diocèse et avec le Rectorat au service de tous

le travail de Pastorale à tous les niveaux : primaire collège  lycée  et paroisse

– le travail avec la paroisse – un des prêtres étant notre aumônier

 

Un dernier mot ?

MERCI SEIGNEUR !

de m’avoir acceptée avec mes limites,

de m’avoir donné tant de joies au service de cette Maison de Gramat, notre maison !,  où laïcs et Sœurs nous cherchions à vivre et faire vivre l’esprit du père Bonhomme :

  • pour l’accueil de chacun avec ses limites et ses richesses pour l’aider à  progresser
  • pour la joie de vivre ensemble ( Mr Large disait souvent : nous faisons partie des meubles !)