Le Groupe d’Asie2 pays - 5 communautés - 16 soeurs

Philippines,
la fondation de 1999

La fondation des « Sisters of our Lady of Calvary » aux Philippines est la première fondation de la congrégation en Asie. Retour sur le récit de fondation !

Récit de fondation

“ L’an 2000, le troisième millénaire !”, on en parle beaucoup !! Dans l’Eglise c’est le « grand jubilé de l’an 2000 »… « Chacun est invité à faire ce qui est en son pouvoir pour que l’on ne manque pas le défi de l’an 2000, auquel est certainement attachée une grâce particulière du Seigneur pour l’Eglise et pour l’humanité. » (Jean Paul II). Et quand « faire tout ce qui est en son pouvoir » est proposé à la congrégation, la réponse ne se fait pas attendre, au moins sous forme de projet : « Un rêve à réaliser pour le troisième millénaire: une fondation en Asie, avec la participation des sœurs de chaque Province. » (1996) Petit à petit les choses vont se préciser. « Le rêve d’Asie commence à prendre corps : ce sera sans doute une fondation aux Philippines, avec, au point de départ, trois sœurs brésiliennes »…
Une première visite sur place, à l’invitation des Pères de Don Calabria, fait découvrir leur mission à TayTay. Ici vivent plus de mille familles, dans une grande misère au lieu où autrefois était le dépôt d’ordures de la ville, près d’un canal au fond duquel se déversent les égouts de Manille… «Nous y avons ressenti un appel à l’Amour-Agape, appel à vivre la maternité du Calvaire, à accueillir dans nos bras et notre cœur ces fils, rejets de l’humanité.
Il semble que le ‘aller jusqu’au bout du monde’ du Père Bonhomme prenne ici un sens prophétique… Nouvelle manière d’être religieuses en Asie. » Après la rencontre simple et amicale de Monseigneur Protacio Gungon, celui-ci nous dit être tout à fait prêt à les accueillir dans ce diocèse d’Antipolo, en août 1999 et les invite, comme l’avait déjà fait le Cardinal Sin, à songer rapidement à des missions… vers d’autres pays d’Asie ou même d’Océanie.
Trois sœurs brésiliennes Dulci Ana Gaitkoski, Maria Elena Guariento et Eloisa Massani sont désignées pour être fondatrices aux Philippines. Elles quittent le Brésil le 28 juillet 1999, via Gramat et Paris pour atterrir à Manille le 9 août. Elles sont accueillies par les sœurs passionnistes.
La communauté est, dans ses débuts, basée à Pasig City (une des neuf villes qui constituent le Grand Manille). « Nous avons alors commencé à plonger dans la réalité locale : le dispensaire, les quartiers les plus pauvres, occupés par des ‘sans terre’, vivant dans des baraques de bois sur pilotis, dans la Lagune Bay, avec des conditions d’hygiène extrêmement précaires, dans l’attente d’un hypothétique travail et d’une maison… Présence de vie, présence maternelle à offrir à tous ces abandonnés ! Il nous faut contempler la douleur et la
joie de ce peuple, comme Marie a été près de son Fils. Enfin, il nous faut dire oui au Dieu de la Vie en disant oui au peuple philippin. »

En effet, les débuts de la communauté sont marqués par de nombreuses difficultés. Tout est nouveau : un temps nouveau, un peuple nouveau, une culture nouvelle, une Église nouvelle, une langue nouvelle. Et c’est la langue justement qui, les premiers temps, fait obstacle. Il y a aussi les nombreux changements (départs et arrivées) des membres de la communauté qui rendent l’adaptation d’autant plus ardue. Heureusement les sœurs passionnistes sont là pour tous les moments difficiles. Les Pères de Don Calabria sont là aussi et aident de leur soutien fraternel.
Les sœurs ne restent pas inactives et travaillent bénévolement soit à la clinique médicale, soit à une école des Pères et Sœur Eloisa commence à s’investir dans la pastorale des jeunes.
Le 21 février 2000, nos sœurs reçoivent le document de reconnaissance officielle de la Congrégation : « Sisters of our Lady of Calvary ».

Vietnam,
la fondation de 2009

Récit de fondation

En février 2003, l’année de la béatification du Père Bonhomme, les soeurs Jean-Agnès et Marie-Cécile font le premier voyage pour le Vietnam. Elles prennent contact avec le provincial des Jésuites et l’archevêque de Ho Chi Minh Ville. Avec l’aide des Jésuites vietnamiens, elles rencontrent les premières jeunes, puis d’autres jeunes en recherche se présentent et gardent le contact avec Sr Marie Cécile par email ou par courrier…
Après quelques années de formation à la Vie Religieuse dans la Congrégation en France, quelques-unes sont invitées à fonder dans leur pays d’origine. 2009 voit la fondation du Vietnam. C’est le premier envol des jeunes sœurs vietnamiennes, qui vont retrouver leur pays d’origine et y greffer un surgeon de promesses, alimenté à la
sève calvarienne, en France.
La presse locale, dans « La Dépêche du Midi », présente Sœur Françoise-Marie qui part à la tête de l’équipe fondatrice.

« – Vous partez au Vietnam sans en connaître la langue… C’est vraiment l’aventure !

– Oui, j’aurai connu dans ma vie trois départs importants. Le premier, quand j’ai quitté mon village du Ségala pour entrer au couvent de Gramat, quittant ma terre natale où j’aimais garder les brebis et cueillir les champignons.

– Ce n’était pas très loin de chez vous. Quel fut le second départ ?

– C’était déjà pour plus loin. En 1992, j’ai quitté Gramat pour Bourg-la-Reine, dans la région parisienne, afin de prendre la responsabilité du noviciat.

– Votre départ au Vietnam est donc le troisième. C’est vraiment celui pour les grands espaces !

– Eh oui ! Il faudra y vivre au quotidien, s’adapter au climat, s’inculturer, se faire adopter! Mais je ne regrette rien, m’étant déclarée disponible quand notre Supérieure générale a fait appel à des volontaires pour cette nouvelle mission.

– Vous allez vivre quelque chose d’exceptionnel !

– Mon cursus n’a rien d’exceptionnel. Après tout, Abraham a bien répondu « présent » alors qu’il avait plus de 75 ans ! »

La circulaire du 15 août donne vite les premières nouvelles :

« L’implantation de la communauté au Vietnam se fait peu à peu. Depuis le mois de mai, la maison est en reconstruction. Sœur Jean-Agnès et Sœur Marie-Cécile sont allées faire les démarches nécessaires. Des personnes amies suivent le déroulement des travaux et la maison est presque prête. Quelques sœurs vietnamiennes sont déjà là-bas pour rendre visite à leur famille. Les autres suivront bientôt. La communauté sera installée de manière discrète, « entre nous », le 15 septembre. Feront partie de cette communauté ; Sœur Françoise Marie, Sœur Teresa Bich Ha, Sœur Maria Thuy Duong, Sœur Teresa Thuy Kieu, Sœur Anna Hong Van. Sœur Marie Rose ira les rejoindre en janvier 2010.”